René Vautier, cinéaste franc-tireur
    Type   Documentaire
Année 2000/2002
Durée 60'
Format DVCAM
Couleur Couleur
Réalisation Sabrina Malek & Arnaud Soulier
Production TS Productions / Les films de mars / France 3 Ouest
Distribution Les films de mars / TS Productions
Résumé Ce documentaire part à la rencontre du cinéaste René Vautier. À 72 ans, longtemps censuré, il reste, encore aujourd'hui, peu connu du grand public. Pourtant, son parcours atypique a fait de lui un symbole du cinéma engagé.
De la Bretagne à la Région Parisienne, le film accompagne René Vautier dans son travail d'aujourd'hui, revient sur son oeuvre et son expérience passée, essayant de montrer comment s'articulent engagement politique et travail cinématographique.

René Vautier, aperçu d'un parcours.
Sa vie, marquée par un engagement sans faille, pourrait se résumer à autant d'années de combats et de résistances cinématographiques.
En 1943, avant de découvrir le cinéma, il s'engage, à l'âge de 15 ans, dans la Résistance en Bretagne. Il est responsable du groupe "jeunes" du clan René Madec. À cette époque, il aimait beaucoup écrire et lire des poèmes, aussi était-il chargé d'organiser des soirées de lecture. A la fin de la guerre, un de ses compagnons de lutte lui dit : "Tache plus tard de te contenter de montrer de vraies images, plutôt que de colporter de fausses histoires". C'est ce qu'il fit en entrant à L'IDHEC en 1946. La suite lui démontrera que comme les mots, les images peuvent mentir.
Dès sa première expérience cinématographique, en 1947, où il participe dans le cadre d'un collectif d'élèves de l'IHDEC à la réalisation du film "La grande lutte des mineurs", il est confronté au pouvoir, à la censure. Cette première confrontation ne sera qu'un avant-goût des problèmes qu'il rencontrera ensuite en réalisant ses films.
"Afrique 50", premier film, premières condamnations. Au départ, une commande de la Ligue de l'Enseignement mais rapidement détournée lorsqu'il découvre sur place le quotidien des Africains et la réalité coloniale. Le film sera interdit pendant plus de quarante ans.
Suivent les "années algériennes". Depuis son départ, caméra au poing, dans le maquis du FLN, jusqu'à la création du Centre audiovisuel d'Alger après l'indépendance, il participe activement à la naissance du cinéma algérien.
Les années soixante-dix marquent un tournant. Retour en France, en Bretagne, au douar d'origine comme il aime le répéter. Il y crée l'UPCB (Unité de Production Cinéma Bretagne). Il a pour objectif de prendre en charge les questions de production pour continuer à faire ses films, ceux des autres, coûte que coûte. Ce sera "Avoir vingt ans dans les Aurès", "La folle de Toujane", côté fiction. "Marée noire, colère rouge", "Quand tu disais Valéry", côté documentaire, entre autres.
De la dénonciation du colonialisme aux grèves des mineurs, de la guerre d'Algérie aux années Giscard, de la marée noire au passé de tortionnaire de Le Pen, des luttes sociales aux luttes tout court, René Vautier n'a jamais cessé de se battre pour dénoncer tout ce qui le révoltait, avec sa caméra comme arme.
Aujourd'hui encore, à 72 ans, son combat continue. Il n'a jamais arrêté de réaliser, produire ou diffuser ses films ou ceux des autres.
Ce que Georges Sadoul écrivait en 1951 : "Parmi les jeunes diplômés de l'IDHEC, le Breton René Vautier tranche à la fois par son allure et ses convictions, il pense visiblement que lorqu'un mur se dresse sur la route de ce qu'il veut montrer, la seule solution consiste à foncer dans le mur, caméra au poing et tête en avant. Une tête de Breton, les murs n'ont qu'à bien se tenir" reste toujours aussi vrai.

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